Les autorités burundaises ont annoncé mardi, la suspension de leur collaboration avec le bureau du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme exerçant à Bujumbura, suite à un rapport rendu public, le mois passé, par ses experts accusant le gouvernement burundais de «violations graves» des droits de l’homme.
Le gouvernement du Burundi indexe précisément le bureau du Haut Commissariat pour sa «complicité» dans l’élaboration de ce rapport «publié par des enquêteurs soi-disant indépendants de l’ONU» et qu’il qualifie de «mensonger et controversé».
Le Burundi a ainsi décidé de «suspendre toute coopération et collaboration, dans toutes ses structures, avec ce bureau, et ce jusqu’à nouvel ordre.». Le gouvernement de Bujumbura a par ailleurs demandé que soient rediscutés «le mandat, la durée et la taille» de ce bureau au Burundi.
Le rapport de l’ONU qui est le résultat d’une enquête sur les violences politiques au Burundi fait état de centaines de cas d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et autres disparitions forcées. Il met aussi en garde contre de possibles «crimes contre l’humanité» et contre un «grand danger de génocide.»
Le document pointe du doigt la responsabilité des autorités burundaises dans ces exactions et identifie des membres du régime au pouvoir soupçonnés d’avoir ordonné de torturer ou de faire disparaître des opposants. Lundi, Bujumbura avait déjà déclaré persona non grata, avec effet immédiat, les trois experts des droits de l’homme de l’ONU, auteurs du rapport.
La mesure contre les trois experts a provoqué la réaction de l’ONU. Son porte-parole, Stéphane Dujarric, a déclaré qu’«il est crucial que le Burundi et tout autre pays coopèrent totalement avec le mécanisme de protection des droits de l’homme de l’ONU, y compris en travaillant avec ceux qui le représentent». De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se pencher ce jeudi sur la crise au Burundi.