L’Assemblée nationale burundaise a approuvé massivement, ce mercredi, le projet de loi relatif au retrait du Burundi de la Cour pénale internationale du pays (CPI).
Les députés se sont alignés sur la volonté du gouvernement et particulièrement du président Pierre Nkurunziza, de retirer le Burundi du Traité de Rome qui est l’acte fondateur de la CPI. Les quelques élus du peuple qui ont émis des réserves sur le bien-fondé de cette démarche de se retirer du statut de Rome, n’ont pas pu peser sur la décision générale.
«Le Burundi a adhéré volontairement à la CPI. Le retrait est aussi volontaire», a fait savoir la ministre de la Justice, Laurentine Kanyana, qui était intervenue avant le débat et le vote des députés. Elle a assuré que toutes les dispositions du statut de Rome étaient versées dans la législation pénale du pays.
Notons que l’initiative du gouvernement de claquer la porte de la CPI est venue après l’annonce d’une une enquête de l’ONU sur les violences politiques au Burundi. Le rapport de l’enquête a fait état des cas d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et de disparitions forcées. Il a accusé le pouvoir de «violations grave» des droits de l’homme et a mis en garde contre de possibles «crimes contre l’humanité». Récemment, la procureure de CPI, Fatou Bensouda, a ouvert un examen préliminaire sur les violences au Burundi.
Suite au vote favorable du Parlement, l’ONU a rappelé aux autorités de Bujumbura qu’elles devaient, malgré tout, continuer de coopérer aux enquêtes ouvertes par la CPI.
Le texte sur le retrait de la CPI sera dans les prochains jours examiné par le Sénat qui, d’après des observateurs, ne s’y opposera pas non plus à cause de la présence dominante des partisans du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Si le oui l’emporte, le texte sera alors promulgué.
Le Burundi a connu une crise politique qui a éclaté en avril 2015, après la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.