Le Roi du Maroc Mohammed VI a été très critique à l’endroit de l’administration et des services publics, déplorant les nombreuses carences et la faible performance et la qualité des prestations qu’ils fournissent aux citoyens.
Le souverain marocain qui présidait vendredi après-midi à Rabat, l’ouverture de la première session de la 10ème législature du parlement marocain, a également relevé dans un discours qu’il prononcé devant les deux chambres regroupées du parlement, que l’administration et les services publics «pâtissent également de la pléthore des effectifs, du manque de compétence et de l’absence du sens des responsabilités chez de nombreux fonctionnaires».
Le souverain qui était apparemment très fâché contre les prestations fournis aux citoyens, a affirmé que «la raison d’être de ces institutions publiques est de servir le citoyen, lui permettre de régler ses affaires, lui rendre des prestations de base plus proches et de simplifier les procédures».
Il s’agit d’une «mission noble qui ne doit souffrir ni d’un laisser-aller ni de procrastination», a insisté le souverain, rappelant que «l’efficacité administrative est un critère à l’aune duquel se mesure le progrès des nations».
Dans son discours, le Roi Mohammed VI a de même, qualifié de »véritable parcours du combattant » les difficultés que le citoyen rencontre dans son rapport avec l’Administration en termes d’accueil, de communication et de traitement des dossiers et des documents.
L’accès à la fonction publique, a-t-il souligné, «doit être basé sur la compétence, le mérite et l’égalité des chances, d’autant plus que »le citoyen a le droit de recevoir des réponses à ses requêtes et des solutions aux problèmes qu’il lui expose ».
Aucun secteur n’est épargné par les critiques et observations du Roi Mohammed VI qui a évoqué entre autres, le cas des plaintes liées aux affaires d’expropriation (montant d’indemnisation, lenteur et complexité des procédures judiciaire, non-exécution des jugements), des obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs, malgré la création des Centres régionaux et l’utilisation du guichet unique qui, a-t-il dit, au lieu de leur venir en aide avec une liste de solutions, ils sont «astreints à une série de restrictions et de contraintes », ce qui rend le guichet unique «inutile».
»cette situation est inacceptable et elle ne saurait perdurer », a martelé le souverain, soulignant néanmoins, que malgré ces inconvénients et carences, «le tableau n’est pas si noir au vu des hautes compétences professionnelles et techniques dont dispose l’Administration qui connaît une amélioration significative, comme en témoignent les grands chantiers réalisés et les politiques sectorielles nationales réussies, qui ont changé la physionomie du Maroc.
Avant de conclure que «Notre ambition est plus grande que cela et les aspirations du citoyen dépassent les prestations actuelles de l’Administration» et que «le progrès que connaît le Maroc nécessite d’en rehausser la productivité ».