Le premier président élu démocratiquement en Egypte, Mohamed Morsi, écopera de 20 ans de prison pour son rôle dans les meurtres des manifestants en 2012.
La Cour de cassation a entériné, samedi 22 octobre, cette condamnation prononcée en avril 2015 contre l’ex-chef d’Etat islamiste. Elle l’a jugé responsable des affrontements meurtriers qui ont éclaté en 2012, entre ses soutiens et l’opposition qui lui reprochait de s’être octroyé des pouvoirs illimités.
Il s’agit là du premier verdict définitif pour Morsi. Depuis sa destitution en juillet 2013 par l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, l’ancien président a dû faire face à plusieurs procès qui ont été intentés contre sa personne. Il avait été condamné à mort dans un dossier concernant des évasions massives de prison et des violences anti-police qu’il aurait commanditées lors de la révolte de 2011. Morsi s’est vu également condamné à la prison à vie dans une affaire d’espionnage au profit du Qatar.
La confrérie islamiste des Frères musulmans, dont il est issu, a aussi subi une répression de la part des nouvelles autorités égyptiennes. Après la destitution de Morsi, plus de 1.400 membres de la confrérie ont été tués, sans compter eux qui ont été emprisonnés ou encore condamnés à mort.
L’ONG Amnesty international avait qualifié le premier procès concernant Morsi de «parodie de justice». En juillet dernier, cette organisation internationale de défense des droits de l’homme a publié un rapport dans lequel il accuse le pouvoir égyptien de tortures et d’enlèvement, et a appelé la communauté internationale à agir contre ces pratiques. Depuis qu’il est pouvoir, après avoir écarté Morsi, al-Sissi est régulièrement accusé par ses détracteurs de réprimer implacablement toute voix dissidente.