Le Collectif de la société civile a demandé le départ de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et a organisé, dans ce cadre, une journée « ville morte », ce lundi 24 octobre à Bangui.
La situation a été particulièrement tendue au cours de la journée du lundi, où les premières tensions ont été signalées très tôt le matin. Des patrouilles de l’ONU auraient été prises pour cibles par des manifestants.
Dans un communiqué publié dans la soirée, la Minusca a expliqué que sa force «est intervenue dès les premières heures (…) à Bangui pour démanteler les barricades érigées par des manifestants hostiles». Elle a dénoncé «avec fermeté les incidents qui ont touché certains quartiers de la capitale et déploré qu’ils aient entraîné la mort de quatre civils et blessé 14 personnes, dont cinq Casques bleus».
De son côté, le collectif de la société civile accuse la Minusca de «passivité» face aux groupes armés. «Le mandat de la Minusca est clair, il vise à réduire la présence des groupes armés. Mais, là où les forces onusiennes existent qu’il y a des tueries (…). La Société civile estime que la Minusca fait preuve de passivité et de complicité», a déclaré le coordonnateur de la Société civile, Gervais Lakosso.
Et d’ajouter, les Casques bleus «ont doublement failli leur mission» dans la mesure où «l’on assiste à une montée en puissance des groupes armés.»
Mais la Minusca a rejeté cette «campagne de dénigrement contre les Casques bleus» et a promis, dans son communiqué, «poursuivre sa mission en République centrafricaine», tout en rappelant que «toute violence contre les Casques bleus est passible de poursuites pénales internationales.»
La Mission de l’ONU craint que ces violences ne constituent «une nouvelle tentative des ennemis de la paix pour perturber le retour à la normalité constitutionnelle» de la Centrafrique. Le gouvernement a, de son côté, condamné l’initiative de la société civile.