L’opération française Sangaris en Centrafrique s’achève officiellement ce lundi 31 octobre, sur fond des violences qui ont repris ces derniers temps dans le pays et du désarroi des Centrafricains.
Si la France arbore depuis quelques temps les actions de l’opération Sangaris qui ont permis de ramener la paix dans le pays, et assure de ne pas «abandonner» la Centrafrique, plusieurs citoyens centrafricains, eux, seraient dans l’inquiétude de voir partir les soldats français au moment où leur pays fait face à un regain de violences.
Les violences de ces dernières semaines, ont fait plusieurs dizaine de morts, pendant que le collectif de la société civile demande le départ de la Minusca, l’accusant de «passivité» et de «complicité» face aux groupes armés.
L’opération Sangaris a été déployée en 2013, sous l’égide de l’ONU, pour tenter de mettre fin aux conflits intercommunautaires en Centrafrique. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, arrivé dimanche à Bangui, a effectué le déplacement pour acter la fin de cette opération.
La semaine passée, il avait assuré, devant l’Assemblée nationale à Paris que «nous fermons une opération parce que cette opération a été un succès». La France aurait, selon sa déclaration, évité des massacres de masse, permis un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l’Etat centrafricain, une élection présidentielle et des élections législatives.
Paris laissera sur place à Bangui environ 350 militaires français, équipés de drones d’observation, dont une centaine au sein de la force de l’ONU. Ces soldats pourront être mobilisés à la demande du gouvernement centrafricain en cas de menace sérieuse. La Centrafrique ne dispose pas encore de forces de sécurité capables de tenir tête aux groupes armés.
D’après quelques observateurs, le retrait de Sangaris profiterait aux groupes armés qui ne seraient que peu effrayés par les casques bleus.