Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi, des soldats et des policiers nigérians d’avoir violé des femmes et filles refugiées dans des camps de déplacés à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, pour échapper aux exactions des combattants du groupe islamiste Boko Haram.
D’après les témoignages recueillis par l’organisation de défense des droits de l’homme en juillet dernier, 43 femmes et filles, dans sept camps de déplacés de Maiduguri, au nord-est du Nigeria, auraient été abusées sexuellement par des responsables de camps, des membres de milices d’autodéfense, des policiers et des soldats.
La plupart des femmes ou filles auraient été contraintes à des relations sexuelles en échange de fausses promesses de mariage ou d’assistance matérielle et financière.
HRW regrette que ces femmes et filles subissent un tel sort, après avoir été déjà victimes des combattants de la secte islamiste. «C’est déjà terrible que ces femmes et jeunes filles n’obtiennent pas le soutien dont elles ont tant besoin après les traumatismes effroyables dont elles ont été victimes aux mains de Boko Haram», a déclaré Mausi Segun, chercheur à HRW.
«Mais c’est honteux et scandaleux que les personnes qui sont censées protéger ces femmes et ces filles les attaquent et abusent d’elles», a ajouté Mausi Segun.
Par ailleurs, HRW pointe du doigt le manque de satisfaction des besoins de première nécessité qui rendent ces déplacés particulièrement vulnérables à l’exploitation par ceux qui abusent de leur position de pouvoir.
Le Président nigérian, Muhammadu Buhari qui s’est dit choqué par le rapport de HRW, a ordonné une enquête pour faire la lumière sur la situation.
Son conseiller spécial chargé de la communication, Mallam Garba Shehu, a rappelé que le bien-être de ces plus vulnérables citoyens nigérians avait été une priorité du gouvernement de Buhari. Les conclusions de l’enquête, d’après Shehu, permettront au gouvernement de prendre des mesures appropriées.
Les exactions menées par Boko Haram ont déjà fait plus de 15.000 morts et provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes. Actuellement, la secte est affaiblie grâce notamment aux offensives de l’armée nigériane et de la coalition des forces armées des pays de la région.