La nouvelle Constitution de la Côte d’Ivoire, a été adoptée avec 93,42% des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 42,42%, d’après les résultats officiels communiqués dans la soirée de mardi, par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Cette victoire écrasante au référendum de dimanche 30 octobre a toute l’allure de donner raison à la majorité présidentielle, malgré l’appel au boycott du scrutin lancé par l’opposition. D’ici peu, le Conseil constitutionnel devrait se prononcer sur la validité de résultats de la CEI. La Côte d’Ivoire s’apprête ainsi à faire son entrée dans sa IIIe République avec, toutefois, un pan de sa société (près de 60% qui ne sont pas allés aux urnes) qui ne s’est pas prononcé sur ce projet qui engage l’avenir politique du pays.
Cela ne semble pas cependant entamer le moral du pouvoir en place. «Plus de 90%! C’est un sentiment de joie et de fierté. Les Ivoiriens ont compris qu’il fallait tourner la page de nos turpitudes, qu’on sorte de cette Constitution qui nous a amené la guerre pour entrer dans la IIIe République pleins d’espoir», a déclaré à l’AFP Joël N’Guessan, le porte-parole du parti au pouvoir, le Rassemblement des républicains (RDR).
L’opposition qui a toujours qualifié le texte de la nouvelle Constitution de «monarchique et rétrograde» estime que les chiffres de la CEI ne correspondent pas à la réalité. «Nous avons tous été témoins du désert électoral (de dimanche)», a fait part Pascal Affi Nguessan, le président du principal parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI).
Les opposants au régime Ouattara dénoncent des cas de «corruption et de bourrage d’urnes», des «falsifications grossières», des résultats «fantaisistes» et affirment que le taux participation au référendum n’a pas dépassé 10%.
Ce «résultat ne nous concerne pas. La bataille à venir c’est de mobiliser pour conquérir l’Assemblée nationale pour abroger» la nouvelle Constitution «et faire rempart à l’exécutif», a menacé Affi Nguessan.
Le nouveau texte constitutionnel prévoit, entre autres, la création d’un poste de vice-président, d’un Sénat et l’assouplissement des règles d’éligibilité à la présidentielle. Pour son promoteur, le président Alassane Ouattara, il devait permettre de tourner la page d’une décennie de crise politico-militaire.