Des milliers de Sud-africains sont descendus dans la rue mercredi pour réclamer la démission de leur président, Jacob Zuma, après la publication d’un rapport accablant sur la corruption qui le met en cause lui et ses proches collaborateurs.
Les manifestants ont investi le palais présidentiel à Pretoria avant d’être dispersés par la police qui a dû faire usage de balles en caoutchouc et des canons à eau.
Les Sud-Africains sont choqués par les révélations du document rédigé par Thuli Madonsela, alors médiatrice de la République, et intitulé «La Prise de contrôle de l’Etat». Sa publication a été retardée à la suite d’un recours en justice lancé par Zuma. Mais la pression de l’opposition a fini par faire revenir le président sur son initiative. La justice a donc ordonné immédiatement que le document soit rendu public.
Le rapport fait, entre autres, part de l’influence d’une riche famille d’hommes d’affaires, les Gupta, sur le président Zuma, au point de lui imposer la nomination de certains ministres.
Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. «Nous nous sommes battus au tribunal pour obtenir la publication de ce rapport. L’aspect le plus accablant c’est l’étendue de cette corruption qui a été révélée par ce document», a déclaré Mmusi Maimane, leader du principal parti d’opposition, l’«Alliance démocratique.»
Pour Julius Malema, leader du parti radical «Les combattants pour la liberté économique», «Zuma est dans la poche des Gupta. Et il est normal que nous demandions son départ. Il doit quitter le pouvoir car il n’est plus apte à exercer ses fonctions.»
D’autres ténors de l’opposition vont jusqu’à exiger la démission de tous ceux qui ont toujours soutenu le chef de l’Etat au sein du Parlement et du gouvernement. D’ores et déjà, plusieurs partis d’opposition ont annoncé qu’ils lanceraient une motion de défiance contre le président dès la semaine prochaine.
Si Jacob Zuma a échappé après plusieurs scandales depuis sa prise de fonction en 2009, il est aujourd’hui pressé de tous côtés pour céder son poste présidentiel. Opposition politique, société civile ou simples individus, voire quelques leaders de son parti, n’accordent plus de crédibilité à leur chef d’Etat.
Le rapport de Madonsela recommande le lancement d’une enquête sur des «crimes» de corruption qui auraient pu être commis par Zuma.