La police a arrêté jeudi des journalistes du journal d’opposition Echos du nord, alors que ces derniers étaient en plein bouclage de l’édition à paraître ce vendredi.
D’après le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, neuf personnes auraient été interpellées pour être auditionnées dans le cadre d’une enquête ouverte suite à sur un article paru mercredi mentionnant «l’imminence d’un coup d’Etat militaire.»
Un journaliste qui a réussi à se cacher, parle d’une vingtaine de personnes qui seraient embarquées par des hommes armés en civil, des journalistes aux agents de ménage, en passant par le personnel administratif.
L’article indexé titrait sur l’arrestation du patron de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (puissant service de renseignement gabonais), le général Célestin Embinga, qui aurait comploté avec Léon Paul Ngoulakia (cousin d’Ali Bongo Ondimba) pour fomenter un coup d’Etat militaire avec d’autres officiers.
Le directeur de la publication, Désiré Ename, résidant en France, a regretté cette action du pouvoir, tout en affirmant qu’il existe des «voies de droit» qui peuvent être saisies «si des gens s’estiment lésés.»
Le journal Echos du Nord, réputé proche de l’opposition, est connu pour ses prises de positon contre le pouvoir. En 2012, le journal avait été suspendu pour 2 mois pour avoir relayé les «vœux à la nation» de feu André Mba Obame.
Cet opposant s’était autoproclamé président de la République, revendiquant la victoire devant Ali Bongo lors de l’élection de 2009, comme c’est le cas aujourd’hui pour Jean Ping qui continue à contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août dernier, affirmant avoir gagné le scrutin.
Dans ce contexte, parler d’un coup d’Etat contre le président Ali Bongo Ondimba qui vient d’entamer son deuxième mandat, n’est certainement pas du gout des autorités.