Suite à un rapport du groupe de surveillance de l’ONU, accusant les soldats kenyans d’avoir gagné plusieurs millions de dollars dans le commerce illégal du charbon en Somalie, les autorités du Kenya ont réagi dimanche, rejetant en bloc toutes les allégations contre son armée.
D’après Manoah Esipisu, porte-parole de la présidence kenyane, ce rapport est basé sur des accusations antérieures d’ONG et ne serait qu’une mascarade. Il a estimé par ailleurs que les reproches des ONG à l’encontre des troupes kényanes à Mogadiscio avaient pour seul objectif de «démoraliser» ces derniers.
Le rapport de l’ONU, accusant les forces dépêchés en Somalie, affirme que les soldats impliqués dans ce trafic gagnaient jusqu’à douze millions de dollars par an, et ce grâce à des prélèvements imposés sur les exportations illégales de charbon somalien. Notons que les exportations de charbon de bois en Somalie sont interdites par les Nations Unies.
Ce rapport rappelle les résultats d’une enquête publiés en novembre 2015 par un réseau de journalistes d’investigation qui accusait les cadres de l’armée kényane d’importer illégalement du sucre depuis la Somalie.
En une semaine pratiquement, le Kenya s’est retrouvé à deux reprises dans le viseur de L’ONU. Le 1er novembre, un rapport de l’ONU, critiquant la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minussa) pour sa gestion des combats qui ont eu lieu à Juba (Sud-Soudan) en juillet dernier, a donné lieu au limogeage du général Johnson Mogoa Kimani Ondieki, commandant kenyan de la Minussa.
Le Kenya a réagi le lendemain, annonçant le retrait de ses 1.000 casques bleus de la Minussa et regrettant que «les Nations unies aient décidé d’attribuer injustement les dysfonctionnements dont souffre la Mission à un seul individu», au lieu de «s’attaquer directement à ces lacunes.»