La société minière Pan African Burkina Ldt a réagi, lundi, sur le rapport de la commission burkinabè d’enquête parlementaire sur le secteur minier, dénonçant une manipulation.
Le rapport parlementaire, rendu public le 25 octobre dernier, avait mis en cause certaines sociétés minières opérant au Burkina et relevé une potentielle perte financière de 551 milliards de F CFA pour l’Etat.
Pan African, propriétaire du permis d’exploitation du gisement de manganèse de Tambao, ainsi que ses dirigeants, font partie des accusés. Dans ses recommandations, le rapport avait plaidé pour un retrait du permis d’exploitation de Tambao, suite aux manquements relatifs aux obligations de Pan African, dont la construction du chemin de fer Kaya-Tambao qui n’a pas été réalisée.
D’après Pan African, «les déclarations de la commission d’enquête parlementaire sur les mines et la responsabilité sociale des entreprises minières font état de certaines allégations.»
Dans son communiqué publié lundi 7 novembre pour éclairer le public «suite aux grossièretés et contrevérités contenues dans ces déclarations», l’entreprise passe en revue quelques faits marquants depuis l’appel d’offres lancé en janvier 2012 jusqu’à la délivrance, en octobre 2014, de l’autorisation spéciale d’exportation.
«Contre toute attente, nos activités ont été illégalement suspendues le 15 janvier 2015 sans aucun préavis, aucune communication ou notification préalable», regrette l’entreprise minière qui informe aussi sur la levée des suspensions le 18 décembre 2015 par le gouvernement, après une année de discussions difficiles, conflictuelles et laborieuses.
Concernant le dossier relatif à la construction du tronçon Kaya-Tambao, d’après Pan Afican, l’obligation incombait au concessionnaire de cette voie ferroviaire et non à lui. «L’Etat ne se montre pas juste à l’égard de Pan African puisque c’est à lui qu’incombe l’obligation de réaliser les études de faisabilité (…).
Lesdites études attendues depuis 2012, ne nous ont seulement été transmises que le 25 octobre 2016, le jour même où la Commission d’Enquête Parlementaire a rendu public les résultats de ses travaux», a déploré la société.
Pan African a saisi officiellement, le 27 octobre, le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Ouagadougou dans le cadre d’un règlement à l’amiable du différend. La société et ses dirigeants se gardent aussi de faire valoir leurs droits devant la justice internationale en temps opportun.