Alors que plusieurs organisations internationales invitent les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) à rétablir le signal de Radio France Internationale (RFI), coupé depuis le 5 novembre, le gouvernement congolais a annoncé ce jeudi, son intention de revoir son accord avec la radio française.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a confié à une agence de presse française, que les autorités congolaises estiment nécessaire d’avoir une discussion avec les responsables de RFI en vue de revisiter l’accord qui les lie. Il a précisé que RFI ne pourra émettre de nouveau à Kinshasa qu’après ces pourparlers.
Les émissions de RFI à parti de Kinshasa, ont été interrompues à la veille d’un meeting de l’opposition congolaise, interdit par les autorités. Lambert Mende avait alors expliqué aux ONG de défense de la liberté de presse qui l’avaient interrogé que «RFI était devenue la caisse de résonance et l’attaché de presse des organisateurs du meeting de l’opposition».
Dans sa déclaration de ce jeudi, le porte-parole du gouvernement congolais a laissé entendre que Kinshasa reproche à RFI «les mêmes choses depuis plusieurs années, mais rien ne change».
Une correspondance aurait été adressée à la direction de RFI, l’invitant à ces «discussions», mais la radio française ne reconnaît pas avoir été saisie à ce sujet, d’après les informations obtenues par l’AFP.
Dépourvus de RFI et, aussi, de la Radio onusienne Okapi dont le signal a été brouillé, les deux stations les plus écoutés au Congo-Kinshasa, les citoyens congolais se tournent vers Internet et les réseaux sociaux où les nouvelles concernant la RDC, circulent encore à volonté.
Toutefois, les médias qui exercent sur la toile craignent qu’ils ne soient la prochaine cible de la censure, à l’approche du 19 décembre, la date officielle de la fin du deuxième mandat du président Kabila.
«Pour l’instant la connexion est assurée, mais Internet est un moyen de coordination des manifestations et nous redoutons des coupures au fur et à mesure que l’échéance du 19 décembre approche», s’inquiète Guy Muyembe, le président du collectif Habari («nouvelle» en swahili) qui regroupe plusieurs blogueurs.