L’Union africaine (UA) ne partage pas la décision de l’Union européenne (UE) de suspendre le paiement des soldats burundais de la Force de maintien de la pais de l’UA en Somalie (Amisom), prise dans la foulée des sanctions engagées contre le régime de Bujumbura.
L’Union européenne, dans la dynamique de ses sanctions contre le pouvoir burundais, a interrompu le versement des salaires aux soldats du contingent burundais, dans l’objectif d’éviter que le régime burundais n’utilise ces fonds pour faire face à ses difficultés financières. Les quelques 5 millions d’euros mensuels qui reviennent au contingent burundais, n’ont pas été versés depuis cinq mois.
L’organisation européenne, en conflit avec Bujumbura, veut donc passer par l’UA pour honorer ses engagements vis-à-vis de l’Amisom.
Dans un communiqué publié vendredi 11 dernier à Addis Abeba, à l’issue d’une réunion de son Comité de coordination des opérations militaires, l’UA a rejeté «fermement la récente décision de l’UE de différencier la procédure de paiement du contingent des forces burundaises déployées en Somalie».
Elle a plutôt encouragé sa consœur «à réfléchir d’urgence à une manière d’inverser une décision qui pourrait avoir des conséquences lourdes et négatives sur les opérations de l’Amisom ainsi que sur les avancées sécuritaires réalisées en Somalie».
Le contingent burundais au sein de l’Amison compte 5.400 soldats. Il représente à ce titre la deuxième force, numériquement, après l’Ouganda. L’Amison, forte de 22.000 hommes, dont les salaires sont financés par l’UE, a été mis en place pour lutter contre les islamistes somaliens les Shebab qui combattent le pouvoir de Mogadiscio.
D’après certaines sources diplomatiques, l’UE est disposée à libérer les fonds bloqués, une fois que l’UA aura trouvé une solution qui écarte Bujumbura du circuit de paiement.