Les autorités du Bujumbura ont demandé à l’Organisation des Nations unies (ONU) de remplacer son médiateur au Burundi, Jamal Benomar, avec lequel elles ne veulent plus continuer à collaborer. Mais l’ONU a affirmé d’emblée avoir encore confiance en son envoyé.
Le gouvernement burundais qui a saisi le secrétaire de l’ONU, Ban Ki-moon, à ce sujet, début novembre, souhaite que la nomination de ce successeur coïncide avec l’arrivée en janvier du remplaçant de Ki-moon au secrétariat général, le portugais Antonio Guterres.
Mais le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, a fait savoir que Jamal Benomar resterait en fonction parce qu’il conserve encore «toute la confiance du secrétaire général».
Les tensions entre le régime de Pierre Nkurunziza et les Nations unies sont montées d’un cran depuis la publication, fin septembre dernier, d’un rapport d’experts onusiens qui fait état de cas d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et des disparitions forcées, et met en garde contre de possibles «crimes contre l’humanité» et contre un «grand danger de génocide.».
Depuis lors, Bujumbura s’est évertuée dans la prise des décisions capitales touchant la communauté internationale. Les autorités ont suspendu leur collaboration avec le bureau du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme exerçant à Bujumbura. Dernièrement, le pays a annoncé son retrait de la Cour pénale internationale (CPI).
Rappelons que la crise au Burundi a été déclenchée depuis l’annonce par Pierre Nkurunziza de sa candidature à un troisième mandat, jugé anticonstitutionnelle par l’opposition, qui avait ensuite boycottée l’élection présidentielle. Des violences depuis avril 2015 ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à l’exil.