Au total 22 responsables de la Société d’exploitation et de gestion du guichet unique du Bénin (SEGUB) ont été placés mardi en garde à vue, par la Brigade économique et financière de Cotonou, suite à un audit qui a mis en lumière des malversations financières au sein de cette société.
Ces responsables, dont deux ressortissants français, le directeur général de la SEGUB, Pascal Genet et le directeur des opérations, Nicolas Duval, ont été présentés mercredi devant le procureur de la République du Bénin.
Le gouvernement du président Patrice Talon avait commandité un audit de la filière des véhicules d’occasion, sur la période 2012-2016. Les conclusions de l’audit, publiées fin juillet dernier, avaient révélé des dysfonctionnements et des transferts illégaux de fonds estimés à plusieurs milliards de FCFA.
La SEGUB, rappelle-t-on, avait reçu de l’Etat béninois la mission d’encaisser les frais d’enlèvement des véhicules d’occasion passant par le port de Cotonou et les frontières terrestres, et d’en effectuer la répartition auprès des bénéficiaires.
L’audit avait mis en exergue «l’insuffisance de la fiabilité du système de détermination de la redevance collectée qui se traduit par un moins-perçu de près de 1,6 milliard et un montant non expliqué à ce jour de plus de 9 milliards entre le total des virements effectués en 2012 et le montant constaté sur les comptes bancaires du Trésor.»
Tout comme il avait pointé du doigt un «paiement irrégulier au profit de divers opérateurs par surévaluation de leurs prestations», ainsi que «des manquements graves dans la collecte et la répartition des redevances dont le défaut d’ouverture d’un compte bancaire dédié aux recettes de la filière des véhicules d’occasion en transit.»
Mais toutes ces allégations avaient été rejetées par la direction de la SEGUB. Plusieurs personnalités politiques du régime Boni Yayi seraient impliquées dans ces malversations.