Le parti au pouvoir en Guinée Bissau, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), a rejeté, samedi 19 novembre, la nomination du nouveau Premier ministre Umaro Sissoco, désigné le vendredi 18 novembre par le président José Mario Vaz, dans la suite d’un accord conclu à Conakry, afin de sortir le pays de la crise.
Une fois encore, le PAIGC s’est encore opposé au choix du chef de l’Etat. Dans un communiqué, la formation politique a dit se démarquer «de la décision du président de la République de nommer Umaro Sissoco Embalo au poste de Premier ministre.»
Elle reproche au président d’avoir «rendu nul et non avenu l’accord de Conakry et opté pour la poursuite de la crise». De même qu’il aurait ruiné «de manière irresponsable tous les efforts et sacrifices consentis par les différents acteurs politiques et la Cédéao» (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest).
En effet, l’accord signé en octobre dernier à Conakry, dans le cadre d’une médiation de la Cédéao, prévoit une «procédure consensuelle» pour choisir un Premier ministre. Celui-ci devrait avoir «la confiance du président» et rester en poste jusqu’aux élections législatives de 2018.
La nomination du nouveau Premier ministre survient quatre jours après le limogeage du gouvernement dirigé par Baciro Dja, en place depuis juin. Embalo a reçu, tout de même, le soutien du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, qui lui a assuré l’appui nécessaire du Parlement au gouvernement qu’il formera.
Umaro Sissoco Embalo, conseiller de la plupart des chefs d’Etat qui ont été au pouvoir dans son pays, serait peu connu dans l’arène politique. Mais, d’après certains observateurs, ce quatrième Premier ministre nommé en l’espace de deux ans par le président Vaz, dispose d’une forte personnalité, d’un carnet d’adresses très riche et varié et de solides relations sur le continent.
La crise politique en Guinée Bissau est née en août 2015, lorsque Vaz avait destitué le premier ministre de l’époque, Domingos Simoes Pereira, également chef du PAIGC. Pour le parti au pouvoir, le président n’a pas la prérogative, d’après la loi, de limoger ou de nommer un Premier ministre.