Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré mardi 22 novembre à Paris, à l’issue d’un entretien avec son homologue français François Hollande, que son pays ne quittera jamais la Cour pénale internationale (CPI), du moins tant qu’il est encore au pouvoir.
Il a aussi affirmé ne «pas souhaiter» que de nouveaux pays africains quittent la CPI, à l’instar du Burundi, de l’Afrique du Sud et de la Gambie. Toutefois, le chef de l’Etat ivoirien estime que la plupart des pays sont dans la «volonté» de ne pas rompre avec la CPI et qu’il n’y a pas de crainte sur un possible effet domino après le départ de ces trois pays africains.
Le Burundi et l’Afrique du Sud ont entamé les démarches de leur retrait du statut de Rome, instituant la CPI, en octobre passé. Le premier a entrepris cette initiative après l’annonce d’un examen préliminaire de la CPI sur le Burundi et la publication d’un rapport accablant de l’ONU sur les droits de l’homme dans le pays.
Le retrait de l’Afrique du Sud serait lié aux reproches de l’instance juridictionnelle, suite au refus du pays d’extrader le chef d’Etat soudanais, Omar el-Béchir, qui était sur son territoire. El-Béchir est poursuivi par la CPI pour génocide et crimes de guerre.
La Gambie a emboité le pas de ces Etats au cours de ce mois, après avoir manifesté son mécontentement, suite à l’échec de sa demande à la CPI de poursuivre les pays de l’Union européenne pour la mort de nombreux migrants africains en Méditerranée
Au-delà des raisons spécifiques des Etats qui ont quitté la CPI, plusieurs pays africains sont d’avis que cette instance ne s’intéresse qu’au cas des dirigeants du continent. Mais pour Alassane Ouattara, la CPI ne fait qu’assumer ses responsabilités. «Il s’agit de lutter contre l’impunité, c’est dans notre intérêt. La Cour pénale internationale fait son travail, souvent d’ailleurs à la demande des pays africains et des autorités africaines.»
Fondée en 2002, la CPI, basée à La Haye, a pour mission de défendre les victimes des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide commis sur le territoire de ses Etats membres ou par leurs ressortissants.