La grève de 72 heures, sans le service minimum, lancée mardi par le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha) au Burkina Faso, a paralysé hôpitaux publics et centres de santé au grand dam des malades.
D’après des témoignages relayés par la presse, nombreux malades sont sans soins, même dans les services d’urgence. «Il y a des gens qui sont décédés ici» au CHU Yalgado Ouédraogo, a déploré un témoin.
Le plus puissant syndicat du personnel de santé du Burkina réclame des augmentations de salaire et des indemnités, le renforcement et l’équipement des hôpitaux, ainsi que le recrutement et la formation de personnel « Nous avons (…) décrété cette grève totale, c’est-à-dire sans service minimum, pour faire entendre raison au gouvernement», a indiqué le secrétaire général du Syntsha, Pissyamba Ouédraogo. «On a donné tout le temps au gouvernement de répondre à nos revendications. Il n’a pas voulu», a-t-il ajouté, reconnaissant que, sans «aucun doute, l’ensemble des services de santé est bloqué dans tout le pays faute d’agents.»
Mais le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, a indiqué que le dialogue n’est pas rompu avec Syntsha. Il a expliqué que «sur les 63 points que comportent la plateforme revendicative des syndicats, nous nous sommes entendus sur 59 points, il reste trois à quatre points sur lesquels nous avons dit aux syndicats que nous allons trouver une solution grâce au projet de création de la fonction publique hospitalière sur laquelle nous travaillons en ce moment.»
Smaïl Ouédraogo a également fait savoir que les autorités essayent «de faire de la réquisition de personnel sur un quota minimum (…). Mais pour l’instant, nous ne sommes pas complètement satisfaits »