Quelques 300 collégiens et lycéens ont manifesté lundi dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), pour dire «non» à l’octroi d’un territoire de leur école à une société chinoise.
«Non aux Chinois !», «Oui aux droits de l’enfant» ! Tels sont les slogans scandés par les élèves de l’Institut de la Gombe devant le cabinet du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, dès la matinée du lundi.
Selon les explications données par certains manifestants, le gouvernement ne serait pas à sa première action de céder des bouts de terrain de l’Institut de Gombe à d’autres usagers. L’établissement, situé dans d’un quartier chic à Kinshasa, aurait déjà été dépossédé des terres où étaient localisés sa piscine et son terrain de foot.
Toujours d’après les manifestants, ces morceaux de terrain auraient été attribués à Shark Club voisin, tenu par un membre de la famille du président de la République actuel et à une école turque.
Une source proche du gouvernement aurait déclaré que les autorités ont attribué ce terrain à l’ambassade de Chine pour la construction d’un centre de formation en informatique. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yangoa, aurait indiqué qu’une enquête est ouverte pour savoir si «quelques mètres de l’espace de l’Institut de la Gombe ont été vendus» avec la complicité des responsables scolaires.
Les élèves ont profité de leur ras-le bol pour scander également des slogans hostiles au président Joseph Kabila. Celui-ci, qui achève son deuxième mandat le 19 décembre, le dernier selon la Constitution, restera au pouvoir jusqu’en 2018, à s’en tenir à un accord politique conclu entre la majorité et une frange de l’opposition.
L’autre partie de l’opposition ne cesse, pour sa part, de rappeler au chef de l’Etat de céder son fauteuil fin décembre. Mais il préconise aussi, désormais, une rencontre entre le chef de file de l’opposition, Etienne Tshisekedi, et Kabila.