Le département d’Etat américain a annoncé dimanche la fermeture d’une fausse ambassade des Etats-Unis à Accra (capitale du Ghana), qui était dirigée, depuis une dizaine d’années, par un réseau criminel.
Dans un communiqué, le département d’Etat a affirmé que cette ambassade «n’était pas gérée par l’administration américaine, mais par des individus appartenant au crime organisé ghanéen et turc, et par un avocat ghanéen au fait du code pénal et de la législation sur l’immigration.»
La fausse représentation diplomatique qui avait sa bannière étoilée flottant à l’extérieur, était ouverte au public trois matins par semaine, et délivrait d’authentiques visas américains, obtenus illégalement, ainsi que de faux papiers d’identité, tels des extraits de naissance, des diplômes et des permis de conduire, précise le communiqué. Mais ses activités ont été suspendues en été dernier par les autorités ghanéennes.
Le réseau a été démantelé grâce à un travail d’équipe entre les Américains et les Ghanéens. Lors des perquisitions des lieux, de faux visas de plusieurs pays, dont ceux de l’espace Schengen, et 150 passeports de dix pays ont été saisis. Quelques personnes ont été également arrêtées.
Les autorités américaines qui n’ont donné aucun détail sur les moyens utilisés par le réseau criminel pour entrer en possession de tous ces documents, semblent accuser des responsables qui se seraient laissés corrompre. «Les criminels à l’origine de cette opération graissaient la patte de responsables corrompus pour qu’ils ferment les yeux, et pour obtenir des documents véritables et vierges», rapporte le document du département d’Etat.
Les services de la fausse ambassade étaient connus au Togo et en Côte d’Ivoire. Les malfaiteurs lançaient de vastes campagnes de publicité dans ces pays pour promouvoir leurs affaires. Ils faisaient venir des clients de toute l’Afrique occidentale à Accra où ils leurs louaient des chambres d’hôtel à proximité.
Les enquêtes ont permis de découvrir une autre fausse ambassade, cette fois-ci hollandaise, œuvrant aussi à Accra.