L’opposition zimbabwéenne est restée sur sa soif, mardi, après le discours annuel à la nation du président Robert Mugabe qui n’a pas abordé les questions d’actualité qui secouent le pays, comme le soulèvement de la population qui demande sa démission ou encore l’introduction controversée d’une nouvelle monnaie dans le pays.
Devant le Parlement, le chef de l’Etat a plutôt salué le courage de ses compatriotes face à la grave crise que traverse le pays depuis le début des années 2000. Il a ainsi loué «le peuple zimbabwéen qui a enduré toutes sortes d’épreuves économiques» depuis que la réforme agraire a été lancé, et l’a exhorté «à chérir la paix et la tranquillité» que beaucoup envient, selon lui, au Mozambique.
Mugabe, 92 ans, a aussi applaudi les forces de sécurité pour leur maintien de l’ordre. «Remercions aussi nos forces pour l’environnement de paix dont nous profitons», a-t-il affirmé. Pourtant ces forces sont régulièrement accusées de réprimer l’opposition et les voix dissidentes de la société civile. Pour clore son discours, le président a lancé un appel au calme.
Selon la presse locale, plusieurs députés, particulièrement ceux de l’opposition, auraient manifesté leur étonnement de ne pas voir le président abordé certains dossiers urgents dans son discours. Un représentant de l’opposition lui aurait demandé de s’assurer qu’il lisait le bon discours.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis que le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1980, a décidé sa réforme agraire, pour redistribuer les terres de milliers de fermiers blancs aux noirs.
La population, voire les anciens combattants qui l’ont toujours soutenu, réclament désormais sa démission pour permettre au pays de reprendre son envol.