L’opposant ghanéen, Nana Akufo-Addo, a proclamé sa victoire suite à la présidentielle du 7 décembre. Une attitude dénoncée par la Commission électorale qui se dit la seule habilitée à diffuser les résultats de l’élection.
Lors d’un discours prononcé devant sa résidence d’Accra où étaient réunis des milliers de ses partisans, le candidat de l’opposition qui brigue la magistrature pour la troisième fois à 72 ans, s’est dit «confiant d’avoir remporté une victoire historique».
Le porte-parole du parti d’Akufo-Addo, le Nouveau parti patriotique (NPP), a dit pour sa part qu’«au fur et à mesure que les résultats tombent, nous atteignons un point de non-retour».
Autrement dit, la victoire d’Akufo-Addo est déjà confirmée, à s’en tenir à la publication parallèle de résultats non officiels au siège de campagne du NPP, donnant l’opposant vainqueur.
Le NPP montre son impatience, devant l’attente de la proclamation des résultats officiels par la Commission électorale. Pourtant, le porte-parole de la Commission, Eric Dzakpasu, a déjà fait savoir au cours d’une conférence de presse que «les résultats définitifs seront prêts dans les 72 prochaines heures», c’est-à-dire entre jeudi et samedi.
«La Commission électorale a pris connaissance de la conférence de presse du Nouveau Parti patriotique (NPP) sur les résultats des élections présidentielles de 2016. Nous souhaitons souligner qu’actuellement, la Commission n’a reçu aucun résultat certifié des différentes circonscriptions à l‘échelle nationale», a déclaré pour sa part le directeur de la Commission, Samuel Tettey.
Certains observateurs redoutent des risques de violences au cas où le président sortant John Dramani Mahama remportait la présidentielle. Sachant que des violences sporadiques ont déjà entaché la campagne, voire le scrutin lui-même qui a enregistré quelques agressions, de la part des partisans d’Akufo, selon quelques sources.
Akufo-Addo a appelé ses partisans à la vigilance pour que le même scenario de 2012 ne se reproduise pas. Lors de ce précédent scrutin, l’opposant avait perdu de peu contre Mahama (47,7% des voix, contre 50,7%) et avait contesté les résultats en vain devant la justice.
Le parti du président sortant Mahama a lui aussi annoncé une avance dans les sondages pour son candidat. Toutefois, il a appelé ses partisans à la retenue et au calme, et à attendre dans la sérénité les résultats de la Commission électorale.