En Algérie, une chasse à l’homme sans précédent contre les migrants subsahariens se déroule depuis plus d’une semaine, accompagnée d’une infâme campagne de dénigrement accusant les clandestins de propager le sida.
Sur ce registre, malgré leur proximité géographique et leur culture commune, l’Algérie et le Maroc partagent une vision totalement différente par rapport à l’immigration clandestine provenant de l’Afrique Subsaharienne.
Alors que le Maroc a mis en place des mesures visant à accueillir les migrants subsahariens, dont 28.000 ont été régularisés en 2015, l’Algérie voisine a, dans le sens inverse, précipité le départ de centaines d’entre eux.
Ces expulsions sont menées parallèlement à une campagne de stigmatisation contre les subsahariens. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a ainsi considéré que la présence de subsahariens expose les algériens « au risque de la propagation du sida, ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles ». Avant d’ajouter que « Cette maladie est répandue parmi cette communauté ».
C’est sur fond de ce genre de propos stigmatisant que près de 1400 subsahariens ont été arrêtés le week-end dernier à Alger, puis envoyés dans un camp à Tamanrasset, ville de l’extrême sud du pays. Mercredi, une partie d’entre eux a été expulsée vers le Niger et est arrivée à Agadez. D’autres étaient toujours à Tamanrasset où leur situation reste précaire.
Face à cette situation, le gouvernement nigérien a décidé jeudi de fermer ses postes frontières avec l’Algérie. Cette décision a conduit Alger à modifier sa stratégie en procédant à la libération dans la nature de centaines de migrants clandestins.
D’après plusieurs sources locales, la journée de jeudi a été marquée par la relaxation de plusieurs dizaines de migrants basés dans le camp de Tamanrasset. Les autorités algériennes ne sachant pas trop quoi faire d’eux, ont décidé de les relâcher sans eau ni nourriture en plein désert. Une démarche qui est très mal passée auprès d’autres organismes de défenses des Droits de l’Homme.