Une coalition de l’opposition en République du Congo Brazzaville a appelé mardi, le gouvernement à mettre fin à l’état d’urgence imposé, depuis avril, dans la région du Pool, au sud du pays, à la suite de la présidentielle contestée ayant permis la réélection du président sortant, Denis Sassou Nguesso, pour un nouveau mandat.
«Dans cette région, le pouvoir n’évoque les vertus du dialogue que pour tourner en dérision les rois, les sages, les notables et les cadres d’un département placé sous état d’urgence, d’un pays placé en état de siège», a confié à l’AFP, le coordonnateur de la plateforme d’opposition IDC-FROCAD, Charles Zacharie Bowao.
Le département du Pool est depuis avril, sous l’emprise des violences qui ont déjà causé le déplacement d’au moins 13.000 personnes. Les autorités déclinent toute responsabilité et accusent Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntumi, ancien chef rebelle local, d’avoir repris les armes et d’y faire régner la terreur.
Le chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso, a même sollicité l’aide des populations et des responsables politiques du Pool en vue d’arrêter le pasteur Ntumi. Le Premier ministre Clément Mouamba a reçu récemment des opposants pour s’entretenir sur la situation du Pool.
Mais plusieurs ONG de défense des droits de l’homme accusent Brazzaville d’avoir déployé dans le Pool des moyens militaires disproportionnés. L’Observatoire congolais des droits de l’homme estime qu’il n’existe pas une réelle volonté politique de mettre un terme à la crise du Pool.
La présidentielle du 20 mars au Congo, marquée par la victoire contestée du président Denis Sassou Nguesso (plus de 60% de voix), qui a déjà cumulé plus de 32 ans à la tête du pays, a entraîné derrière elle des troubles à Brazzaville et dans la région du Pool. Si la capitale a retrouvé son calme depuis, le département à l’intérieur du pays est obligé de prendre encore son mal en patience.