Le président nigérian Muhammadu Buhari a présenté ce mercredi au Sénat un budget «ambitieux» pour l’année 2017, s’élevant à 7.000 milliards de Nairas (23 milliards de dollars), soit 20% de plus que le budget 2016.
L’objectif derrière cette augmentation du budget national, voulu par le chef de l’Etat, est de sortir le pays de la situation économique difficile qu’elle traverse. «Nous continuons à faire face à la situation économique la plus difficile dans l’histoire de notre nation», a déploré le président devant l’Assemblée Nationale à Abuja, ajoutant que «la patience et la résilience des Nigérians sont mises à rude épreuve.»
Baptisé «budget de la reprise et de la croissance», le budget 2017 devrait ainsi aider le Nigeria à sortir de la récession consécutive à la chute des cours mondiaux du baril de pétrole.
Le président mise prioritairement sur les investissements dans les infrastructures, dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des services.
Dans le chapitre des recettes, le pétrole, dont dépend presque entièrement le géant d’Afrique de l’Ouest, retient toujours l’attention. Le chef de l’Etat compte redresser la production du brut à son niveau antérieur de 2,2 millions de barils par jour (contre 1,9 actuellement).
Les prévisions veulent aussi s’appuyer sur une estimation d’un naira plus fort que les taux actuels, à 305 Nairas par rapport au dollar (contre 315 aujourd’hui).
Mais certains observateurs ont déjà émis des réserves quant à la réalisation des ambitions de Buhari dans la mesure où les projections sont au-dessus des performances réelles du pays. Le budget 2016 qui était déjà un record pour le pays n’a pas été honoré. Le gouvernement a annoncé en octobre dernier que seulement la moitié des sommes prévues pour les différents ministères avait été distribuée.
Le budget devra être voté par le Parlement avant son adoption définitive, un processus qui peut prendre des semaines.