Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila et sa famille auraient constitué un «empire économique» qui leur a rapporté «des centaines de millions de dollars», d’après les révélations de Bloomberg, une agence de presse financière américaine.
Dans son rapport publié ce jeudi, le résultat d’une enquête réalisée pendant une année par trois journalistes sur le «réseau d’affaires» de la famille présidentielle à Kinshasa, l’agence dévoile que «les Kabila ont bâti ensemble un réseau d’entreprises qui s’étend dans tous les secteurs de l’économie congolaise et qui a rapporté des centaines de millions de dollars à leur famille».
Les mines, la banque, l’agriculture, le transport aérien, la construction de route, l’hôtellerie, la fourniture de produits pharmaceutiques, le secteur des agences de voyages, le commerce et les boîtes de nuits, sont autant de domaines touchés par l’empire Kabila, sachant que ses investissements ont aussi été déployés à l’étranger.
Deux ans après son accession au pouvoir, en 2003, Kabila et sa famille ont mis en place «un réseau international d’affaires avec des participation dans 70 entreprises au moins», renseigne le rapport de Bloomberg qui s’est appuyé sur plusieurs dizaines d’interviews et des milliers de documents d’entreprises et de documents judiciaires. Précisément, «Kabila, sa femme, ses deux enfants et huit de ses frères et sœurs contrôlent (…) plus de 120 permis d’extraction d’or, de diamants, de cuivre, de cobalt et d’autres minerais» en RDC.
L’agence spécialisée dans les questions économiques estime que l’acharnement du chef de l’Etat à vouloir rester au pouvoir pourrait avoir un lien avec ces intérêts économiques. Kabila devrait, selon la Constitution, céder le fauteuil présidentiel le 19 décembre prochain, date qui correspond à la fin de son second mandat.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui considère les questions concernant la famille du président «comme une affaire privée» a noté qu’aucune loi n’interdit au président ou à sa famille de faire des affaires et on ne peut donc pas les en empêcher.
Il a aussi souligné que la publication de Bloomberg procédait de la volonté des Occidentaux de nuire à la RDC ; après avoir demandé en vain, à Kabila de céder le pouvoir fin décembre.