Les députés de la majorité au Kenya ont adopté, jeudi, des amendements prévoyant un décompte manuel des votes en cas de défaillance du système électronique, au grand dam de l’opposition qui s’est opposée à ces modifications.
Alors que la présidentielle est prévue, dans le pays, en août prochain, majorité et opposition se déchirent à propos du système électoral à promouvoir.
Les députés acquis au pouvoir avancent que le système électronique a failli lors des dernières élections en 2013 et estiment nécessaire de prévoir également le système manuel comme recours en cas de défaillance du système électronique. Ils se défendent également en mettant en avant que les amendements adoptés ont été proposés par la Commission électorale qui a récemment examiné la fiabilité du système biométrique et de la transmission électronique des résultats.
Mais l’opposition accuse les autorités de vouloir frauder lors des élections, en modifiant, par la force, la loi électorale et en favorisant le système manuel. Ses élus auraient d’ailleurs boycotté la séance pendant laquelle le vote a eu lieu.
Selon la presse locale, la réforme du texte électoral a divisé profondément les élus des deux camps au point où ils se seraient livrés à des échanges de coups de poing et d’insultes dans l’hémicycle.
L’opposition a appelé à une journée de mobilisation le 4 janvier prochain. Pour rappel, les élections de 2007 avaient été suivies par des violences qui avaient fait des centaines de morts. D’ailleurs, depuis le retour au multipartisme au début des années 1990, les élections présidentielles tenues au Kenya ont toutes enregistré des violences, les plus graves étant survenues en 2007/2008 avec plus de 1.200 personnes tuées et près de 300.000 déplacées.