Le président soudanais, Omar el-Béchir a obtenu du Parlement le rétablissement du poste de Premier ministre qu’il avait lui-même supprimé lorsqu’il avait accédé au pouvoir en 1989, après un coup d’Etat. Les députés ont voté à l’unanimité, ce mercredi, les modifications à la loi relatives à cette fonction officielle.
Vingt-sept ans après avoir gouverné seul, l’homme fort de Khartoum veut désormais un Premier ministre pour le seconder. Il a proposé la résurrection de cette fonction ministérielle en octobre dernier, dans le cadre du «dialogue national» entre le gouvernement et des groupes de l’opposition, devant mener à une nouvelle Constitution.
Le forum national qui a duré une année, d’octobre 2015 à octobre 2016, a été organisé pour trouver des solutions aux problèmes économiques du pays et aux conflits internes. Mais la plupart des mouvements rebelles et des partis d’opposition n’ont pas pris part au dialogue qui a débouché sur une série de recommandations. Ces propositions seront prises en compte dans la rédaction de la nouvelle Constitution.
Pour le président el-Béchir, les résultats des travaux du dialogue serviront, bon gré mal gré, de base pour la nouvelle loi.
Si les amendements à la loi, votés par les députés, prévoient que le Premier ministre aura la responsabilité du «pouvoir exécutif dans le pays», le chef de l’Etat se réserve, en revanche, le pouvoir de former le gouvernement et de limoger des ministres.
Rappelons que le président soudanais el-Béchir est poursuivi depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et génocide au Darfour, à l’ouest du Soudan.