Des manifestations ont eu lieu ce samedi 7 janvier dans plusieurs grandes villes en Afrique, mais aussi en Europe, au sein de la diaspora, pour dire «non» au franc CFA.
Les organisateurs de cette journée anti-FCFA, à caractère mondial, ont fait savoir dans un communiqué que «les panafricains organisent pour la première fois, de Paris à Dakar en passant par Abidjan, Ouidah, Londres et Bruxelles, une journée internationale de mobilisation sur le thème du franc CFA et la nécessité de se défaire de cette monnaie postcoloniale.»
Ils expliquent que leur «front contre le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA)» est pour dénoncer «les effets pervers de cette monnaie postcoloniale» et réclamer «la fin de la servitude monétaire.»
Ces initiateurs considèrent le FCFA, autrefois arrimé au franc français et disposant aujourd’hui d’une parité fixe avec l’euro, comme une monnaie colonialiste qui freine le bon développement économique des pays africains et maintient plutôt une dépendance de ces derniers vis à vis de l’ancien colonisateur.
Selon certains experts, la déclaration du président sénégalais Macky Sall lors de sa dernière visite en France, est la goutte qui a fait déborder le vase chez les anti-FCFA.
Alors que les grognes contre cette monnaie ne font que se multiplier dans certains milieux africains, Macky Sall a fait savoir que le FCFA «était stable» et «est une bonne monnaie à garder». «C’est un terrain assez périlleux, ce qui est important c’est de trouver les voies pouvant nous permettre de fortifier notre zone monétaire», a-t-il suggéré dans son allocution à l’Elysée.
Le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945. Il rassemble 15 pays au total, notamment ceux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), plus les Comores. Cette monnaie commune signifie «franc de la communauté financière africaine» dans l’UEMOA et «franc de la coopération financière en Afrique centrale» dans la CEMAC.
Les initiateurs du front contre le FCFA comptent bien poursuivre leur combat en mobilisant de plus en plus les enfants du continent.