Le Conseil de sécurité de l’ONU a pris la résolution, mercredi, d’envisager des sanctions à l’égard de ceux qui feraient obstacle au processus de paix au Mali, signé par le gouvernement et des groupes rebelles.
L’initiative intervient après l’attentat suicide perpétré mercredi 18 janvier à Gao, dans le nord du pays, qui a visé un camp regroupant militaires et combattants issus de groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger de mai-juin 2015. L’attentat à la voiture piégée a fait une soixantaine de morts et plus d’une centaine de blessés et a été revendiqué par les jihadistes d’al-Mourabitoune, un groupe affilié à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique).
Les jihadistes n’ont jamais caché leur opposition vis-à-vis de l’accord de paix de 2015 sur le Nord-Mali. Ils utilisent pour cela des voies et moyens favorables pour se faire entendre. Le camp attaqué représente un symbole de l’application de l’accord puisqu’il regroupait en son sein des militaires et combattants issus de l’ex-rébellion ou de groupes armés pro-gouvernementaux, qui s’apprêtaient d’ailleurs à mener, prochainement, des patrouilles conjointes, en vertu de cet accord.
Le Conseil de sécurité s’est ainsi attelé à discuter sur la façon de protéger cet accord du Mali, en prévoyant, dans la foulée, la mise en œuvre d’un régime de sanctions. «Le phénomène terroriste prend des proportions de plus en plus inquiétantes», notamment «au nord et au centre» du Mali, a déploré le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous. Il soutient le principe de sanctions ciblées contre ceux qui violent le cessez-le-feu et menacent le processus de paix.
Le gouvernement malien a, pour sa part, condamné une attaque visant le symbole «de la réconciliation qui est en marche au Mali». Cette attaque est aussi la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol malien depuis le début de la crise. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a décrété trois jours de deuil national.