Le président gambien Adama Barrow, qui a prêté serment ce jeudi à l’ambassade de Gambie à Dakar (Sénégal), a demandé, dans son premier discours, aux forces armées gambiennes à se rallier à lui, sous peine d’être traités comme des «rebelles».
Le nouveau chef d’Etat a ordonné «au chef d’état-major et aux officiers supérieurs de (lui) montrer leur loyauté en tant que commandant en chef».
Selon des témoignages, le chef d’état-major de l’armée, le général Ousman Badjie a laissé entendre qu’il n’entendait pas résister et entraîner ses hommes dans un «combat stupide» autour d’une «dispute politique ». Il a d’ailleurs été aperçu parmi la foule en liesse dans les rues de Banjul ce jeudi, après l’investiture de Barrow. A noter que ces scènes de liesse n’étaient pas réprimées par les militaires qui étaient pourtant présents sur les lieux.
Le président sortant Yahya Jammeh qui refuse toujours de reconnaître sa défaite électorale est plus que menacé par la Cédéao. Les troupes sénégalaises et de quatre autres pays d’Afrique de l’Ouest sont déjà entrées jeudi en Gambie pour forcer son départ.
Toutefois, avant d’intervenir, un nouvel ultimatum a été donné à Jammeh. Une «dernière médiation» régionale conduite par le président guinéen Alpha Condé a été décidée dans l’espoir de convaincre Jammeh de partir en exil. Le délai qui lui a été fixé court jusqu’à ce vendredi à midi ; en cas de résistance les troupes passeront à l’intervention militaire.
Dans son serment sur le coran, Barrow a promis de respecter la Constitution, de veiller à sa mise en application, et a appelé à l’unité des Gambiens. Par la suite, il a rendu des hommages aux puissances qui ont soutenu la transition démocratique dans son pays, notamment la Cédéao, l’Union européenne et l’ONU. Il a également remercié le président sénégalais Macky Sall qui lui a offert une «grande hospitalité» dans son pays.