Alors que l’ultimatum donné par les autorités kenyanes aux médecins en grève est arrivé à son terme ce jeudi, la juge a accordé un nouveau délai de cinq jours supplémentaires aux blouses blanches pour reprendre le travail après 50 jours de grève. Elle a précisé que ce nouveau délai n’était pas destiné «à la négociation» mais à «mettre fin à la grève».
La justice est solidaire avec le gouvernement parce que, comme le défendent les autorités, les médecins n’étaient pas en droit d’enclencher la grève dans la mesure où des négociations concernant leurs revendications étaient en cours.
Les autorités sont très préoccupées par cet arrêt de travail dans les hôpitaux publics qui a de lourdes conséquences pour les malades. En effet, certains patients sont contraints de se diriger vers des cliniques privées alors que le coût des services s’avère exorbitant pour la majorité de la population.
Sept représentants syndicaux ont été déjà condamnés à un mois de prison, le 12 janvier dernier. Ils vont comparaître à nouveau devant la justice le 31 janvier.
Les médecins du secteur public, quelques 5.000 individus, exigent une multiplication de leur salaire par quatre, tel que cela figure dans un accord de négociation collective signé en 2013. Le salaire devait donc passer de 346 dollars (323 euros) à 1 038 dollars par mois, ou encore de 1.400 à 4.300 dollars pour les médecins les mieux payés.
Cet accord relevait aussi la nécessité de mieux équiper les hôpitaux, mieux financer la recherche et mieux garantir la sécurité des médecins au travail, sans oublier la fixation du temps de travail à 40 heures par semaine.
La grève actuelle des médecins est l’une des plus longues qu’ait connue le Kenya dans le domaine médical. Les grévistes ont décliné une hausse de 40% des salaires proposée par le gouvernement.