Le Maroc a effectué un retour en force au sein de l’Union africaine après la réintégration du Royaume à une large majorité des pays africains, et l’intervention chaleureusement applaudie du roi Mohammed VI, mardi devant ses pairs africains, réunis au sommet de l’UA à Addis-Abeba.
Le souverain marocain s’est félicité de ce retour qui ne s’est pas effectué « par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne ». Il a également balayé d’un revers de la main les insinuations de certains pays membres, dont l’Algérie, opposée de longue date au Maroc à cause du dossier du Sahara et de son soutien au mouvement séparatiste du Polisario.
L’action du Maroc en Afrique n’est pas destinée « à diviser, comme certains voudraient l’insinuer ». Elle « concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant », a insisté Mohammed VI.
D’ailleurs, même en claquant la porte de l’OUA en 1984 pour protester contre l’admission de la république du Polisario sous la pression de l’Algérie et de la Libye de Kadhafi à l’époque, le Maroc est resté au cœur de l’Afrique. « Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée », a insisté le souverain marocain, qui en veut pour preuve les relations bilatérales fortes qui ont été développées de manière significative tout au long des dernières années.
Parmi la longue liste des domaines de cette coopération bilatérale figure celui de la formation. « Des ressortissants africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc, grâce aux milliers de bourses qui leur ont été accordées ».
Mohammed VI a également cité les projets développés entre le Maroc et plusieurs pays africains. « Des projets stratégiques d’envergure » ont été mis en place lors de ses visites dans ces pays, notamment le projet de gazoduc Nigeria- Maroc, qui passe par une dizaine de pays de l’Afrique de l’Ouest ou encore les grandes unités de production de fertilisants avec l’Ethiopie et le Nigeria, etc.
Le Maroc a également mis en place une politique de l’immigration audacieuse qui a bénéficié essentiellement aux sans-papiers subsahariens. Environ 25.000 personnes ont obtenu des titres de séjour dans le royaume, alors que des milliers d’autres se sont inscrits pour une deuxième opération de régularisation, actuellement en cours.