L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en Tunisie a voté presque à l’unanimité, ce mardi 1er février, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur «les filières de recrutement» de Tunisiens au profit d’organisations jihadistes.
Ce vote a eu lieu alors que le pays est en plein débat sur la perspective de retour dans leur pays des ressortissants tunisiens qui étaient partis rejoindre les organisations terroristes. Une partie de la population est contre ce retour et l’avait fait savoir, début janvier, en organisant une manifestation qui avait réuni environ un millier de personnes. Une autre marche de protestation devrait avoir lieu incessamment.
La commission d’enquête s’attèlera, entre autres, a établir les premiers responsables qui ont activement participé dans l’envoi des Tunisiens vers des réseaux jihadistes à l’extérieur. Elle travaillera en étroite collaboration avec les ministères de la Justice, de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères ainsi qu’avec la société civile. Un rapport sera remis au terme des travaux et discuté en séance plénière. Aucune date n’a été indiquée pour l’heure concernant la remise de ce document.
Après sa révolution de 2011, la Tunisie a fait face à l’essor d’une mouvance jihadiste qui a été à l’origine de la mort de plus d’une centaine de soldats et de policiers, mais aussi d’une vingtaine de civils et d’environ 60 touristes étrangers. Ce qui a largement affecté le secteur touristique, un des poumons de l’économie du pays.
On estime à 3.000, le nombre de ressortissants ayant rejoint des groupes jihadistes à l’étranger, d’après les autorités tunisiennes, et à 5.000 selon un groupe de travail de l’ONU. La Tunisie est comptée parmi les principaux pays pourvoyeurs de jihadistes étrangers vers la Libye, la Syrie et l’Irak.