Les députés européens ont adopté ce jeudi 2 février une résolution à l’encontre du Gabon, relative à la présidentielle d’août dernier et à la crise post-électorale qui s’en était suivie.
Le Parlement a dénoncé un manque de transparence au niveau des résultats de la présidentielle qui étaient «extrêmement douteux». Dans ce cadre, les eurodéputés ont remis en cause la légitimité même du président Ali Bongo.
Les eurodéputés ont aussi déploré, entre autres, les violences qui ont eu lieu entre manifestants et forces de sécurité à la suite de la proclamation des résultats de la présidentielle, le refus de la Cour constitutionnelle de procéder au recomptage des voix, les manœuvres d’intimidation et les menaces dont les membres de la Mission d’observation de l’Union européenne ont été victimes. Ils ont ainsi demandé une réforme du code électoral gabonais et la mise en place d’un dialogue politique engagé.
Ils ont également invité le Conseil européen à se saisir du dossier et à «lancer un processus de consultation au titre de l’article 96 de l’accord de Cotonou dès qu’il y aura une absence de progrès dans le dialogue politique intensifié». Cet accord prévoit des consultations entre Bruxelles et Libreville en cas d’atteinte aux droits de l’homme et à la démocratie.
Les députés ne tergiversent pas sur des solutions à adopter au cas où les négociations échouaient. Bruxelles devra prendre, dans ce cas, des sanctions contre «les responsables des violences, abus des droits de l’homme et sabotage du processus électoral.»
Cette démarche de l’Union européenne est en quelque sorte une victoire pour l’opposition gabonaise chapeautée par Jean Ping. Ce leader continue de réclamer la victoire à la présidentielle et se considérer comme le président légitime.