Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition zimbabwéenne, a réagi violemment après l’instauration par le gouvernement, ce mercredi 1er février, d’une nouvelle taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 15% sur les denrées alimentaires de base.
La formation politique a qualifié cette initiative de «suicidaire», estimant que cela conduira sans doute à une forte augmentation des prix des denrées alimentaires et à une perte de pouvoir d’achat. La nouvelle taxe «est dirigée contre le peuple et rendra la vie difficile aux pauvres», a déclaré le porte-parole du MDC, ObertGutu.
La nouvelle taxe touche, entre autres, à la viande, aux céréales, au riz, aux pommes de terre, à la margarine et aux poissons. Pour les autorités, elle contribuera au renflouement des caisses vides de l’Etat qui éprouve de plus en plus de difficultés pour honorer ses engagements comme le payement des salaires.
Le Zimbabwe a plongé progressivement dans une crise économique grave depuis que le président Robert Mugabe a mis en place, à la fin des années 1990, sa réforme agraire qui a consisté à saisir des fermes appartenant aux Blancs pour les confier aux nationaux. Les rendements du secteur agricole ont chuté considérablement suite à l’instauration de cette réforme. Le taux du chômage ne fait que croître et la pauvreté prend de plus en plus de l’ampleur.
Novembre dernier, le pouvoir a lancé une nouvelle monnaie, les «billets d’obligation» indexés sur le billet vert. Mais au lieu de décongestionner tant peu que soit l’économie, cette mesure a plutôt ravivé les craintes de l’hyperinflation au sein de la population.