Le président soudanais Omar el-Béchir a, dans un entretien télévisé diffusé dimanche sur une chaine nationale, fait part de son intention de porter devant l’ONU, le contentieux territorial qui divise son pays d’avec l’Egypte concernant le triangle de Halaïb.
Ce territoire de 20.000 km2 situé sur la mer Rouge est au centre de crispations entre les deux pays depuis des décennies. Pour el-Béchir, «Halaïb est soudanais». Le Soudan n’est pas prêt à faire des «concessions», a-t-il affirmé lors de son entretien.
Il ainsi menacé de porter l’affaire devant «le Conseil de sécurité de l’ONU» si l’Egypte ne fait pas preuve de flexibilité dans les négociations. Une sortie médiatique surprenante, lorsqu’on sait qu’il y a trois mois à peine, le président soudanais était en visite de deux jours au Caire où il a signé avec son homologue égyptien un accord stratégique de partenariat, en plus de 17 autres accords portant sur l’économie et les échanges commerciaux dans divers domaines.
El-Béchir est clair. Dans son entretien de dimanche, il a affirmé entretenir d’«excellentes relations» avec Abdel Fattah al-Sissi, mais pas avec son régime qu’il accuse d’héberger «des opposants soudanais, soutenus par les service de renseignement égyptiens». Pour appuyer la véracité de son amitié avec al-Sissi, il a fait savoir que le Soudan ne donnait pas l’asile à des dirigeants égyptiens de la confrérie des Frères musulmans qui sont en conflit avec le président Sissi.
Notons que lors du séjour du président soudanais au Caire, les deux chefs d’Etat avaient affiché une bonne entente et les sujets qui fâchent n’étaient pas inscrits dans le programme de leur rencontre.
Béchir est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour qui est le théâtre d’une guerre civile ayant fait 300.000 morts depuis 2003, selon l’ONU, et 2,7 millions de déplacés.