La société civile et l’opposition au Niger ont manifesté samedi à Niamey pour protester contre la mauvaise gouvernance dont fait preuve le régime du président Mahamadou Issoufou.
Répondant à l’appel d’un collectif d’organisations de la société civile, des enseignants, agents municipaux, commerçants et autres ont envahi les rues de Niamey, chacun manifestant pour la cause de son métier.
Si les agents municipaux ont réclamé le paiement des arriérés de leurs salaires, les commerçants, eux, sont en colère suite à la destruction de milliers de boutiques et restaurants par la municipalité de Niamey.
La manifestation de samedi, tenue dans la capitale et dans la deuxième ville du pays, est la deuxième d’une grande ampleur que la société civile a organisé avec les partis d’opposition, «On continue le combat. Si besoin, nous reconduirons ces marches pour pouvoir interpeller les autorités pour qu’elles fassent attention à la gouvernance de notre pays», a fait savoir à la presse le leader de la cellule Moralisation de la vie publique, Dubo Hama Abdel Aziz.
Les manifestants se sont aussi insurgés contre la présence de bases militaires française, américaine et allemande dans le pays, qui sont officiellement dédiées à la lutte contre le terrorisme, notamment au Mali et en Libye voisins. Ils ont réclamé également l’annulation d’un accord que le gouvernement avait signé, en 2014, avec Bolloré. Ce groupe français avait obtenu le monopole de la manutention des deux plus importants entrepôts de douane de Niamey, monopole qui aurait engendré une hausse significative des taxes.
Toutefois, le régime au pouvoir est aussi soutenu par une partie de la population. Le 8 janvier dernier, une «une contre manifestation» a été organisée en soutien au président Mahamadou Issoufou
Le Niger qui subi régulièrement des attaques meurtrières menées par le groupe islamiste Boko Haram, consacre une bonne partie des ses ressources dans la lutte contre le terrorisme.