Les nouvelles autorités de la Gambie envisagent une révision de la Constitution, d’après le ministre de la Justice, Aboubacar Tambadou, qui en a fait l’annonce.
La réforme aura pour priorité de réformer le secteur de la justice criminelle et des lois restrictives sur les médias. Mais, avant de procéder à la révision proprement dite, le gouvernement prévoit d’abord un processus d’examen de cette Constitution. «Nous entamerons un processus d’examen de la Constitution pour nous assurer de sa pertinence et qu’elle satisfait au but pour lequel les Gambiens l’ont adoptée», a déclaré mardi le ministre Tambadou.
Sous le régime de l’ex-président Yahya Jammeh, plusieurs hommes de médias ont été emprisonnés, notamment pour sédition, diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. Plusieurs journalistes ont préféré trouvé refuge dans d’autres pays. Le régime de Jammeh était critiqué par la communauté internationale et surtout par des ONG de défense des droits de l’homme, pour ses atteintes répétées aux droits humains.
Rappelons que la Gambie vient de sortir d’une crise post-électorale qui a duré quelques semaines. L’ex-président, qui a accédé au pouvoir par un coup d’Etat en 1994 et qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 22 ans, ne voulait pas reconnaître la victoire de son adversaire Adama Barrow, le candidat de la coalition de l’opposition à la présidentielle du 1er décembre dernier.
Il a fallu des menaces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour que Jammeh cède le pouvoir et s’exile en Guinée équatoriale. Adama Barrow a prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie à Dakar et a rejoint son pays quelques jours plus tard, après le départ de Jammeh de la Gambie.