Le procureur de la Haute Cour de justice au Burkina Faso a annoncé que l’équipe gouvernementale conduite par Luc Adolphe Tiao, sous l’ère de l’ex-président Blaise Compaoré, sera jugée probablement à la fin du mois de mars 2017.
Les membres du gouvernement de l’ex-premier ministre Tiao, 34 personnes au total, devront s’expliquer devant la justice, dans le cadre de la répression sanglante de l’insurrection populaire, les 30 et 31 octobre 2014, qui avait conduit à la chute du régime de Compaoré. Plus précisément, ils seront entendus pour leur complicité présumée d’assassinat de sept manifestants sur les 33 personnes tuées lors de cette insurrection.
Sept anciens ministres n’ont pas répondu aux convocations des juges ; ils seront jugés en leur absence, d’après le parquet. Parmi ces responsables politiques, figure l’ex-président Compaoré en sa qualité d’ex-ministre de la Défense, poste qu’il occupait à l’époque des faits.
L’ancien président était auparavant poursuivi pour haute trahison et attentat à la Constitution, mais la Cour avait abandonné les poursuites à son encontre parce que ces infractions ne sont pas clairement définies par les textes.
Le procureur a fait savoir qu’en cas de condamnation, la justice demandera l’extradition des exilés pour qu’ils rentrent purger leurs peines au Burkina. Des bruits courent déjà que tous les ministres risquent la peine de mort.
Rappelons que le soulèvement populaire était provoqué par la tentative de Compaoré de modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir, malgré quatre mandats successifs déjà passés à la tête du pays. L’ancien président s’était exilé en Côte d’ivoire au lendemain de cette insurrection.