Le président sud-soudanais Salva Kiir a accepté, mardi 21 février, d’autoriser aux organisations humanitaires un accès vers les zones du pays touchées par la famine.
Le chef de l’Etat a promis un «accès sans restriction» aux humanitaires désireux de venir en aide aux populations en manque de nourriture. Il a assuré devant le Parlement que le gouvernement veillera à ce que «toutes les organisations humanitaires et d’aide au développement bénéficient d’un accès sans restriction aux populations dans le besoin dans tout le pays.»
Selon l’ONU qui a sonné l’alarme, ce lundi, 100.000 personnes au Soudan du Sud connaissent la famine dans le nord du pays. Trois de ses agences (l’Unicef, le PAM et la FAO) estiment qu’un million d’autres personnes sont «au bord de la famine». Près de 4,9 millions de personnes, soit plus de 40% de la population «ont besoin d’une aide alimentaire, nutritionnelle et agricole d’urgence.»
Plusieurs observateurs sont d’avis que cette situation alarmante est la conséquence directe de la guerre, enclenchée depuis fin 2013, entre le président Salva Kiir, et son ancien numéro deux, Riek Machar. La guerre a détruit les récoltes et décimé les troupeaux, selon les agences onusiennes. Elle a aussi asséché le marché intérieur, ne serait qu’à cause des camions de marchandises qui ne peuvent plus circuler en raison d’attaques dont ils sont victimes, et causé l’hyperinflation.
Les deux camps en conflit ont déjà signé plusieurs accords de paix, mais qui n’ont jamais abouti aux résultats escomptés. Le dernier accord signé en 2015 a volé en éclats un an plus tard. Plusieurs hauts responsables du gouvernement sud-soudanais ont démissionné ces derniers jours, accusant Salva Kiir de plusieurs maux contraires aux droits de l’homme. La guerre a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, 3 millions de déplacés sur une population de 12,5 millions d’habitants.
Les humanitaires espèrent qu’avec les récents propos du président l’accès aux nécessiteux sera garanti, même sur le terrain où il existe pas mal d’acteurs intermédiaires avec lesquels il faut négocier. Un accès libre avait déjà été promis par le passé, mais les résultats n’étaient pas satisfaisants.