La Banque centrale d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a interdit les transferts d’argent par l’opérateur Orange Money entre les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la France.
Le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les trois pays principalement visés par cette interdiction. La BCEAO accuse ce service de transfert de fonds d’aller au-delà du package d’activités qui lui a été autorisé. «Il ne s’agit pas de pénaliser Orange, mais seules les banques sont autorisées à faire ce genre d’opération hors de notre zone monétaire», a fait savoir une source proche de la BCEAO.
Une mauvaise interprétation des textes aurait conduit à ce différend. Le groupe Orange disposant, depuis mars 2016, de trois agréments pour prester dans l’émission de monnaie électronique dans les trois pays, a étendu, en juin de la même année, le même service vers la France, croyant que cela était contenu dans ses agréments.
Mais pour la BCEAO, ce type d’opération relève exclusivement de la compétence des établissements de crédit installés sur le territoire d’un Etat membre de l’UEMOA ayant reçu la qualité d’intermédiaires agréés. L’institution explique que cette prérogative est réservée aux banques dans le but de mieux contrôler les flux financiers, d’éviter la fuite des réserves de change ou encore de combattre le blanchiment d’argent.
La Banque centrale ouest-africaine s’était aperçue qu’Orange a lancé ce nouveau service de transfert d’argent entre les pays de l’UEMOA et l’extérieur, par le moyen des campagnes de publicité de l’opérateur dans la presse.
Cette affaire a créé la confusion auprès des clients d’Orange Money dans d’autres pays. Au Cameroun, les informations ont circulé le week-end passé sur les réseaux sociaux, invitant les abonnés à vider leurs comptes chez Orange Money qui serait menacé de fermeture. Orange Cameroun qui s’est déjà acquis une grosse part du marché a dû rassurer ses clients, les appelant à ne pas faire attention à ces fausses rumeurs.