Le ministère guinéen de la Justice a annoncé mercredi à Conakry, l’inculpation pour une quinzaine de chefs d’accusations, d’Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara.
D’après le communiqué de presse des autorités judiciaires, Toumba Diakité est «poursuivi pour des faits de meurtres, de viols, de pillages, d’incendies volontaires, de vols à main armée, de coups et blessures volontaires, d’outrages à agents de la force publique, de tortures, d’enlèvements, de séquestrations, d’agressions sexuelles, d’attentats à la pudeur, de responsabilité de commandement des chefs hiérarchiques et militaires et de complicité».
Cette inculpation a été saluée par les organisations de défense des droits de l’homme, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui ont appelé, pour la suite de la procédure, à un procès équitable et transparent dans les meilleurs délais (courant 2017).
Toumba Diakité a été extradé de Dakar vers Conakry le 12 mars et aussitôt écroué par la justice guinéenne. Il est accusé d’avoir été le cerveau du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, qui avait fait plus de 157 morts, de nombreux disparus, des blessés et des femmes violées.
Des militants politiques et des membres de la société civile étaient rassemblés dans ce stade, pour s’opposer à la candidature présidentielle de Moussa Dadis Camara, qui était alors chef de la junte militaire au pouvoir entre fin décembre 2008 et décembre 2010.
Le massacre a été commis par des militaires. Quinze individus sont aujourd’hui inculpés en relation avec ce massacre. La FIDH a invité le gouvernement guinéen à réunir les conditions d’un retour sécurisé de l’ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, en exil à Ouagadougou, et de «s’assurer que les autres personnes inculpées dans ce dossier et qui occupent toujours des fonctions officielles, ne puissent influencer le cours de la procédure.»